Comment être un Product Owner très impliqué, qui tire son équipe vers le haut, la fait adhérer aux valeurs de son produit, l’encourage et la motive pour atteindre ensemble un objectif commun ?
Et comment être à la fois un Product Owner capable de lâcher prise parfois et d’accepter que l’équipe « se plante » une bonne fois pour toutes, pour mieux progresser ?
F.A.I.L = First Attempt In Learning ?
Vraiment ? Savoir qu’on va potentiellement se planter et y aller quand même ? Et à fond en plus ?
Mon équipe et moi rencontrons des difficultés au quotidien. C’est un euphémisme.
Dépendances applicatives, dette technique, plateformes instables qui ne sont pas à l’image de la production, aucun test automatisé, manque d’autonomie sur la gestion des déploiements… La liste est longue. Et pourtant nous sommes aujourd’hui capables de réaliser un déploiement en production toutes les deux semaines pour apporter de la valeurs aux utilisateurs en continu.
Mais non sans y laisser quelques plumes.
Et si c’est en étant en difficulté qu’on apprend le plus, alors nous serons probablement des petits génies d’ici quelques semaines… (joking). La bonne ambiance dans l’équipe nous permet d’affronter ces difficultés. Malgré tout, je commence à sentir une démotivation progressive et je ne sais pas toujours comment y remédier.
« Arrête de vouloir jouer à Superman » me dit-on.
« Arrête de vouloir être parfaite » me dit Pablo.
« Tout ne dépend pas de toi : tu ne peux pas construire une tour avec un tournevis ! »
« On ne demande pas à Usain Bolt d’être à sa vitesse maximale sur 100 km : en Scrum c’est pareil. Il faut forcément des temps morts. »
On m’a dit un jour que la principale différence entre un Chef de Projet « traditionnel » et un Product Owner résidait dans l’implication. Le Chef de Projet livre une expression de besoin, suit les développements de loin, effectue quelques tests et valide le bon fonctionnement. Si cela ne fonctionne pas, ce sera… « la faute des développeurs« . 😉
Le Product Owner s’implique réellement, de la définition du besoin à la supervision en production. Il y met ses tripes. C’est lui qui donne le rythme à son équipe, définit le timing et sera responsable de la qualité du produit. Comment, en ayant participé à l’évolution des conceptions et des développements du matin au soir, pourrait-il ne pas être impliqué à 100% ?
En étant un malin stratège, sans doute. En faisant des choix et des paris. En acceptant que tout ne sera jamais parfait. Parce que si on attend la perfection on ne fera rien. Et au delà de la priorisation du backlog, en faisant du tri dans sa propre to-do-list.
Alors non : on ne va pas complètement lâcher prise. On va faire notre maximum. Tout donner. Et accepter que si on se plante malgré tout, et bien on aura tout tenté.
Et on se dira qu’on fera mieux la prochaine fois…